2 mars 2016

Laisser Violette

Laisser Violette grandir...
Laisser Violette courir devant...
Laisser Violette faire son chemin...
Laisser Violette à d'autres (pour un temps)...
Cela fait un moment que je n'écrit que sporadiquement sur le blog.
J'ai encore un peu de mal à me faire à cette vie en non-stop, où aucun moment n'est de vide, où il y a toujours quelque chose à faire et qu'il faut tout prévoir et échelonner.
Mais depuis deux semaines, Violette va à la crèche 2 jours par semaine.
Cela me laisse un peu plus de temps... pour travailler !

J'ai donc laissé ma vie, mon soleil, mon petit chat à des presque inconnues. Adorables dames et demoiselles, toutes douces et souriantes, mais tout de même.
Et ma Violette qui pleure de moins en moins.
Vendredi pour tout vous dire, toute prise à se trouver une place à la table de la collation du matin, elle a repoussé mon bisous d'au revoir.
Elle s'acclimate, elle rentre dans le monde, elle fait son chemin.
C'est bon pour elle.
oui, oui, oui...

Que je suis secouée par l'ambivalence des sensations.
Cette enfant, je l'ai voulu à en crever. J'ai torturé mon corps, brutalisé mes névroses, presque abandonné mon travail tellement toutes ces procédures et actions me tourmentaient. Et là, je la laisse à d'autres pour vivre un peu sans elle.
Cette enfant, il m'arrive encore d'avoir peur qu'on me la reprenne, que ce n'est pas vraiment la mienne. Des traces de la perte d'avant. Cette drôle de perte de quelque chose qu'on n'a pas. Mais pourtant, je me sens libérée de la laisser à d'autres.

En même temps, heureuse d'être seule et ne penser qu'à elle.
En même temps, partir à toute vitesse et sentir mon coeur essoré.
En même temps, être soulagée et sentir comme la trace de l'odeur de ses cheveux en permanence sous mes narines.

Il y a 2 semaines, elle a commencé à dire maman.
Pas "mè", la version vietnamienne qu'elle utilisait aussi pour ses nounous.
Non, maman.
Intentionnellement.
En me regardant bien dans les yeux.
Comme un cadeau, rien que pour moi.

Et moi qui n'ai jamais eu de talent pour le bonheur, qui ai toujours eu en musique de fond une tristesse fataliste, il m'arrive de me demander ce que c'est que cette nouvelle mélodie qui prend le pas, de plus en plus, cette tranquille quiétude, ce contentement sans doute, cet apaisement joyeux qui remplace la mélasse d'avant.


It is true that I am not posting so much lately.
I am yet not used to the no-stop life I have now. No quiet moments, always planing and postponing.
But two week ago was Violette first week at the kindergarden. Well on Tuesdays and Fridays.
It leaves me a bit of time for... working!

So, I left my sun, my life, my sweet kitten to nearly strangers.
Lovely ladies, soft and smiling, but yet strangers all the same.
And my little Violette cries less and less.
On Friday, even, she was so much into finding the right seat for the moring snack that she didn't care for my goodbye kiss.
It is good for her, all that socializing, seeing other children.
Yeah yeah yeah...

And i feel troubled by the ambiguity of my feelings.
This child, i wanted her to death. I tortured my body, challenged my nevrosis, nearly quit my work as the process to the child was so difficult. And now, I leave her to others to be by myself.
This child, I am still afraid sometimes that they will take her away from me, that she is not really my child. Remnants of that strange past feeling of loss for something I had not. But yet, I feel relieved to give her to other.

At the same time, being happy to be alone, and only thinking about her.
At the same time, nearly running away, and feeling my heart squeezed in my chest.
At the same time, be releaved but smelling her hair wherever I go.

Two weeks ago, she started to say maman.
Not "mè", the vietnamese version she used before but also for here carers at the orphanage.
Nope, maman.
on purpose.
Looking right in my eyes.
a present, just for me.

I have never had much talent for happiness, I always had at the back of my head a sort of fatalistic sadness. And now I am sometimes surprised by a new melody. A sweet calmness, a doubtless contentment, a happy reassurance taking over the yesteryear molasses.

2 commentaires :

  1. Mon dieu.... je ne connaissais pas ton parcours , mais tes mots résonnent en moi, me remuent les tripes et me donnent les larmes aux yeux !! Je vous souhaite de longues années de bonheurs , rempli de rire, de joie , l'amour est la je le sent c'est tellement évident. ... et surtout j'espère du fond du coeur qu'un jour prochain tu n'aura plus jamais peur que l'on vienne te la prendre ♡♡ Avec toutes mon amitié
    Muriel.

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